dimanche 16 mai 2010

Pantai Kukup


Je décide de m’échapper de Baron et de sa cohue. Après tout, il n’y a pas grand-chose à voir. J’ai souvent entendu parler de Kukup, une plage située à 1 kilomètre à l’Est de Baron. Me voici à nouveau sur la route pour une courte escapade. Première surprise, il y a moins de monde, ce qui n’est pas désagréable. Seconde surprise, il faut marcher un peu plus pour se retrouver sur la plage. Et celle-ci n’est visible qu’au dernier moment, réservant alors toutes ses surprises. Du sable "blanc", un récif et au-delà, des vagues qui pour certaines dépassent les 3 mètres de haut, venant s’écraser sur les barres de rocher. A gauche, un « petit Bali », avec un immense rocher au sommet duquel l’on peut avoir une superbe vue sur une bonne partie de la côte.

Je profite du calme relatif pour observer les Indonésiens profiter des joies balnéaires. On va se baigner tout habiller ici. Enfin, c’est plutôt patauger que se baigner. Et je repense à mes recherches, à certains articles en attente de publication, et notamment sur la question de la vision maritime de l’Indonésie. Comment le plus grand État archipélagique du monde peut-il se contenter d’une vision centrée sur ses terres ? A voir l’appréhension avec laquelle les javanais appréhendent la baignade, je repense aux écrits d’Eric F., chercheur français spécialiste de la piraterie. Il s’interroge – à juste titre – sur cette relation que les javanais – hommes et femmes de pouvoir de l’Indonésie – ont avec la mer. Les légendes de la Déesse des Mers du Sud conjuguées à cette absence d’ambition maritime ont-elles alors un impact sur cette absence de vision maritime ? C’est fort probable.

Je laisse de côté ces réflexions afin de profiter au maximum de ma journée de vacances. Pas de baignade pour moi (je n’ai pas de t-shirt de rechange et je ne veux pas choquer les locaux en me baladant torse-nu) mais une bonne heure à regarder les vagues. Cet endroit est si reposant, la route est certes longue pour y accéder, mais quel bonheur ! C’est sur, j’y reviendrais, afin cette fois-ci de profiter de la mer. Il est temps de partir. Je m’attarde toutefois un instant sur les « aquariums » de fortune qui font aussi la réputation de Kukup. A même le sable, des « bas » délimités par une bâche plastique et des rondins de bois. Un peu de sable, une pompe et se côtoient des poissons de récifs multicolores, pêchés à même le rivage et attendant d’être vendu aux Yogyakartanais de passage.

Je reprends la route en décidant cette fois-ci de passer par ce que l’on pourrait considérer comme une nationale. Cette route, engorgée de camion, serpente dans le relief escarpé. Rien de bien difficile, mais voilà qu’un orage me surprends. Elle ne va donc jamais se terminer cette saison des pluies ? Me voilà dans une belle montée avec un véritable torrent qui dévale, malgré tout, les 125cm 3 de mon scooter me permettent de gravir cette côte. A son sommet, un panorama sur toute la plaine de Jogja. Malheureusement, le ciel est quelque peu couvert et il est impossible de distinguer le Merapi. Mais ce n’est pas grave, j’ai eu une belle journée. A peine arrivé, la pluie recommence à tomber et ne cessera qu’à 21h… Mais il est temps de se remettre au travail pour les deux derniers jours de la semaine !

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