samedi 17 juillet 2010

14 juillet à Jakarta

Avec du retard, bonne fête nationale! Je l'ai passé pour ma part à Jakarta et j'ai pu constater que les ferrero rocher chez l'ambassadeur sont une escroquerie! Mais pas le vin, ni le pain ou le fromage! A part ça, Jakarta reste Jakarta, une ville désagréable au possible. Le retour à Jogja fut d'autant plus appréciable que les activités vont s'enchainer pour mes dernières semaines.

Littoral javanais


Comme promis, voici le récit de ma balade du dimanche. Bien que fatigué, je me lance à l'assaut de ma carte de la région avec une idée en tête, parcourir une partie du littoral. Après une longue hésitation sur le chemin à suivre, je me lance finalement aux alentours de midi sur la route. La première partie du trajet, jusqu'à Wonosari, est constitué d'une route large comparable à nos nationale. Rien d'exceptionnel. Mais une fois Wonosari quittée, je retrouve l'aventure! Petite route sinueuse de part les rizières - elles même ceinturées de collines. Le beau temps est au rendez-vous, et je me lance à l'assaut de la route de Sadeng. Sur ma carte, il s 'agit d'une simple plage. Mais les paysages pour y accéder son tout bonnement superbes. Débouchant d'un hameau, j'arrive alors sur un petit canyon au fond duquel se succède les rizières. Après quelques kilomètres, Sadeng. Et là, c'est une belle surprise qui m'attends. En voyant la puissance du courant, la taille des vagues, je ne peux qu'admirer les pêcheurs qui reviennent les cales chargées de Thon, vendu à même la jetée.

Comme souvent, je suis le seul bule sur place. Je profite de cette halte pour prendre quelques photos et respirer les embruns. Il faut dire qu'après une heure et demie de mauvaise route, mon dos me rappelle ma récente hospitalisation. Sadeng, son petit port de pêche, ses eaux déchaînées donc, me donne un aperçu différent de tout ce que j'ai pu voir dans le pays. Bien loin des plages immaculées, ici, on ne se baigne pas, la mer est trop cruelle.

Je décide alors de repartir et ayant du temps devant moi, de me lancer à l'assaut de la route littoral. Mon objectif est de me rendre sur la plupart des plages de la région avant de rentrer à Yogya par la route du sanctuaire d'Imogiri (j'y reviendrais). De littoral, la route n'a au premier abord, que le nom. c'est plutôt entre collines et rizières que j'avale les kilomètres. Puis, en un instant,j'aperçois les vagues. Un coup d'oeil sur ma fidèle carte m'apprends que je suis à Sundak, la première de ces plages. Etendue de sable blanc sans personne à l'horizon. Je décide de profiter de ce laps de temps pour prendre un peu de repos sur la plage. Puis, je me déplace vers l'Ouest pour assister à un spectacle magnifique, celui de la mer déchaînée, des embruns virevoltants et d'un soleil timide mais toutefois présent.



J'éviterais par contre Krakal et ses nombreux "touristes" javanais. Toutefois, une inscription sur la route me pousse à stopper ma balade: une flèche suivie de "Bajak Laut", les pirates. Je plaisante alors avec un paysan local sur ces fameux pirates, bien absent de cet partie là de l'océan Indien. Mais la nuit commence déjà à tomber, et j'ai encore plus de 60 kilomètres à faire pour rejoindre Yogya. Au choix, la route de Wonosari, ou celle passant par le sanctuaire d'Imogiri. j'opte pour la seconde solution, et je ne serais pas déçu. A travers les montagnes, je découvre des paysages nouveaux et tout aussi sympathique.



Le soleil est maintenant bas sur l"horizon quand finalement, je rejoins le périphérique de Yogya. Une journée fatigante, mais toutefois intéressante. C'est vraiment le charme de cette région: la sensation d'une découverte continue.

dimanche 11 juillet 2010

samedi 10 juillet 2010

Keris, Kriss, Kris



Non, ce n'est pas une ovation pour le capitaine de l'Olympique Lyonnais. Mais avec le Keris, nous entrons dans la mystique javanaise. Il s'agit d'une arme: un couteau de fort belle taille, traditionnel de la culture javanaise. Pour les Indonésiens - comme pour les Malais et certains Philippins - cette dague possède un pouvoir mystique. Plus traditionnellement, elle fut longtemps utilisée par les pirates malais, car peu encombrante et relativement efficace. Aujourd'hui, les véritables Keris possédant un pouvoir magique se négocient à plus de 1000 euros pièce. Et il faut accomplir un cérémonial, car le Keris possédant une âme - ainsi que l'âme de ses anciens propriétaires - c'est lui qui vous choisi. Par ailleurs, le futur détenteur doit déjà savoir a qui il confiera son Keris lors de sa mort, car son âme accompagnera le futur propriétaire.

Au premier abord, tout ceci pourrait paraître un peu trop mystique, mais pour avoir vu certains phénomènes, je suis persuadé qu'il y a du vrai dans la magie noire javanaise. Pour en revenir au Keris, me voici depuis deux jours à la recherche d'une de ces dagues pour un cadeau à faire à l'un des personnels de l'ambassade. Car oui, c'est bien à Jogja que l'on trouve les meilleurs Keris. Principale difficulté, sans trouver un véritable Keris magique, il me faut une véritable pièce et non pas une nouveauté réalisée dans le but d'arnaquer un touriste.

Accompagné de Sofia, je me rend donc à Kota Gede, quartier des antiquaires. Premier constat, il ne sera pas aisé de trouver un keris ici: les vendeurs de bijoux en argent sont formel, il n'y a que quelques échoppes qui proposent ces produits. Et il fat les trouver, non pas dans la rue principale, mais dans un dédale. Une fois sur place, l'échoppe semble fermée: rien pour la signaler, à l'exception d'un rideau de fer en devanture. La vendeuse d'un magasin nous encourage à nous renseigner auprès des habitations attenantes. Finalement, le fils du propriétaire, que nous dérangeons devant ses dessins animés, va chercher son père.

Très serviable, il nous ouvrira son magasin, nous prévenant tout de suite quels sont les vrais Keris et les versions touristes. Je trouve alors mon bonheur (photo), et je préviens le patron: je vais revenir pour en acheter d'autres!



La journée se terminera par un déjeuner chez K-Meal, le restaurant français de Jogja. Quel plaisir de retrouver un peu de gastronomie au fin fond de Java. Camille, le propriétaire, est installé à Jogja depuis 2 ans, et son restaurant propose une carte française adaptée pou des tarifs plus que correct. Ainsi, il n'est pas rare que Camille fasse plus de 700 couverts par semaine.
Et ce retour à la vraie bonne bouffe n'est pas fini car je passe le 14 juillet à Jakarta, avant de fêter à Jogja les 35 ans du Centre Culturel Français (le fameux LIP).

La dune de Depok




La convalescence, c'est sympa, mais on s'ennuie vite.N'ayant pas vraiment le courage de retourner tous les jours au travail, j'essaye de trouver des occupations autre que rattraper mon retard sur mes articles - retard du à cette fameuse hospitalisation.
En feuilletant des prospectus touristiques, je m'aperçois qu'il me reste beaucoup de chose à découvrir dans la région, et notamment une dune de sable, considérée comme un phénomène naturel unique. En effet, cette formation de sable volcanique s'étend entre les plage de Parangtritis et Depok. Avec ses allures désertiques, ce type de dune n'existe qu'en Indonésie et au Mexique. Reste a savoir comment les Indonésiens tentent de la préserver, et la meilleure façon de le savoir, c'est bien sur de s'y rendre!




Sur un coup de tête, je décide de partir dans l'après midi sur zone. Une bonne demi heure de moto, sur une route toujours aussi agréable, bordée par les rizières et collines. Une fois sur place, il convient de trouver la route bordant la dune, ce qui n'est pas si simple que cela. Mais avec un bon sens de l'orientation, un repérage préalable sur une carte et un peu de chance, on arrive à beaucoup de chose. Me voici donc sur une route déserte: à gauche, on peut distinguer l'océan Indien, derrière les dunes. A droite, un paysage mi désertique, mi sue-est asiatique. Chose rare dans le pays, enfin une route sur les bords de laquelle il n'y a pas une maison tous les 50 mètres. on se sent un peu isolé, ce qui ne fait pas de mal. Je m'arrête afin d'aller voir le bord de mer, en m'enfonçant dans les dunes. Mais il y a tant de chose à voir, je remonte en selle afin de rallier Depok. Au loin, j'aperçois un minaret dans le soleil: je ne suis plus en Indonésie, mais dans tout autre pays désertique.

Toutefois, Depok marque le retour à la civilisation: les Indonésiens se régalent des produits de la mer pêchés dans l'océan ou dans l'estuaire du fleuve. Je remonte le cours de ce dernier, avant de me décider à prendre un peu de temps sur la plage. Sur le sable volcanique, je décide de me reposer, profitant des embruns. Mais déjà, le temps semble menacer. Comme toujours, la saison des pluies n'est jamais vraiment terminée. L'obscurité faisant place à l'éblouissement constant du soleil, je préfère rentrer avant une grosse averse nocturne... et pourtant, j'y aurais droit, en arrivant aux limites sud de la ville.



Au final, une petite escapade sympathique dans un lieu calme. Je pense y retourner avant mon retour. mais voila typiquement le genre de chose qui risque de me manquer

vendredi 9 juillet 2010

L'hôpital


Parce qu'il fallait bien y passer autrement que pour une consultation, je me suis retrouvé hospitalisé pendant quelques jours. La faute à une infection urinaire résistante aux bactéries et qui commençait à infecter un certain nombre de fonctions de mon corps. Tout à débuté avec des douleurs dans le bas du dos jusqu'à l'emplacement supposé des reins. Le tout accompagné d'une fièvre en progression. Ainsi, le lundi soir, malgré 4 grammes de paracétamol et de nombreuses compresses, je ne descendrais pas en dessus de 38,5°. Décision est prise d'aller à l'hôpital, et le choix est arrêté sur Panti Rapih, hôpital privé catholique (car oui, n'oublions pas que nous sommes en Indonésie et que tout est religieux - ce qui commence à vraiment me lasser, mais c'est un autre sujet).

Une fois à l'hôpital, j'annonce clairement à l'accueil, je veux voir un autre urologue que celui qui ne m'a prescrit que des antibiotiques de base pour une durée de 5 jours. Après une longue attente, le médecin me reçoit et décide de m'hospitaliser un minimum de 3 jours. Mais avant toute chose, il décide de me faire passer une échographie. Première échographie pour ma part et première surprise à cette occasion.J'apprends en effet que je n'ai qu'un seul et unique rein, et qu'il y aurait quelque chose de pas très net à l'intérieur de ce dernier. Me voici dans l'attente de nouveaux examens.

Fort heureusement, ces derniers ne révèleront rien de grave. Après 3 jours, j'ai l'autorisation de sortir. Je passerais alors l'après midi à régler les différents problèmes d'assurance. Et les jours suivants à prendre un peu de repos. Je me serais bien passé de tout ça, mais fort heureusement, j'ai été dirigé vers le meilleur hôpital de la ville, comme quoi, tout s'arrange.

Petite anecdote avant de terminer. Panti Rapih est donc un hôpital privé catholique. c'est ainsi que le soir, les infirmières venaient me proposer une communion. J'avoue avoir eu peur le premier soir. Et encore plus quand j'ai vu la tête de l'infirmière lorsque j'ai refusé. Elle n'a cessé de me répéter que j'étais inscrit en tant que catholique, et qu'elle ne comprenait pas. J'ai donc improvisé un petit cours sur l'athéisme et la laïcité - qui n'a servi à rien. En désespoir de cause, je lui ai annoncé que je préférais faire ça seul afin d'être tranquille. Parfois, l'Indonésie est un pays qui peut être fatiguant moralement...