vendredi 21 mai 2010

Don Corleone version équatoriale

Mauvaise nouvelle pour mon collègue doctorant espagnol. Son logement a été cambriolé hier soir alors qu'il participait à un match de futsal. A son arrivée, plus d'ordinateurs, de carte de crédit, de montre, de sandales (oui, de sandales...) ni d'appareil photo. Il est donc arrivé ce matin relativement dépité, et on peut le comprendre. Jusqu'à ce que l'un des chercheurs lui recommande de contacter un membre de l'équipe. Ce dernier aurait des connaissances avec le milieu. Quelques minutes plus tard, Joann reçoit un coup de téléphone. Il s'agit du "parrain" de son quartier. il connait le membre de notre équipe car ils sont tous les deux originaires de Madura. Rendez-vous est pris, et je n'en sais pas beaucoup plus pour le moment. Toutefois, l'un des chercheurs m'a expliqué comment allait se passer la rencontre. Le parrain va tenter de retrouver les biens volés. Et va offrir sa protection à Joann: peu de chance de voir un tel évènement se reproduire.

Ce type de réseau existe partout dans le monde. Ce qui est particulièrement intéressant dans le cas indonésien, c'est de voir qu'il vaut vraiment mieux passer par ces mafias locales que par la police. En effet, cette dernière, de l'avis même des indonésiens, est tout bonnement incapable d'assurer la mission qui lui est confiée. Toutefois, la criminalité reste basse, les délits sont assez rares (à l'exception du non respect du code de la route - si celui-ci existe en Indonésie...).
On peut donc assez facilement acheter la protection d'un mafieux du quartier. Certains chercheurs l'ont deja fait et sont aujourd'hui tranquille.

Mais ce qu'il faut retenir, c'est avant tout que si l'on n'éprouve pas pour autant de sentiment d'insécurité, il convient, comme toujours d'être vigilant.
Très sincèrement, la situation est moins dangereuse que celle que l'on peut connaître en Europe, mais la vigilance doit rester le maître mot. A l'instar des terrains de recherche, il faut savoir s'entourer des bons interlocuteurs, signaler aux autorités compétentes ses déplacements, et parfois, ne pas chercher à trop en savoir. C'est fort de ce rappel méthodologique que je me dirige dimanche sur Belawan et Medan. Une enquête dans le milieu portuaire, rien de tel pour commencer mon terrain. J'essayerais de me connecter afin de donner quelques nouvelles, mais si ce n'est pas le cas, je serais de retour sur internet jeudi soir.

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