mardi 21 décembre 2010

Tremblement de terre



Carte des plaques tectoniques. On voit bien que Java est située sur la limite (source: vulcania.com) CLIQUER SUR LA CARTE POUR UNE VUE D'ENSEMBLE
Après le volcan, voici que la terre tremble.
Je dois reconnaître que c'est le premier tremblement de terre que je ressens réellement. Ce mardi matin, un peu avant 11H00, alors que j'étais chez moi, j'ai commencé à entendre des vibrations, puis, j'ai vu certains de mes meubles bouger. A cet instant, j'étais sur mon sofa et je sentais distinctement les vibrations qui ont duré un peu plus d'une dizaine de seconde.

L'électricité étant coupée, j'ai tout de suite la confirmation de la secousse. Quelques instants plus tard, j'apprends que l'épicentre se situait dans l'Océan Indien, à environ 160KM au sud-est de Jogja et à 16 KM de profondeur. L'intensité relevée indique un 5,8 sur l'échelle de Richter. ce n'est pas le "Big One", mais cela commence déjà à secouer.

Je l'avais déjà expliquer dans un précédent billet, l'Indonésie est située sur la ceinture de feu du Pacifique, qui s'étend jusqu'au détroit de Béring puis, rejoins le Cap Horn par la cordillère des Andes. Se succède un ensemble de volcans et de fréquents tremblements de terre, dû au mouvements des différentes plaques tectoniques.

l'Indonésie est située à la croisée des plaques Indo-Australienne et Eurasienne. D'où un nombre élevé de séismes, d'éruptions volcaniques, voire de Tsunami.


Sinon, la saison des pluies ne fait que commencer. Si le weekend dernier le temps fut plus que clément, l'orage d'hier était très impressionant. Et ce n'est pas prêt de s'arrêter vu que cette année, nous bénéficions de La Niña, qui a pour particularité d'intensifier les précipitations

dimanche 5 décembre 2010

La saison des pluies...




Photo de la rivière Code à Jogja ( source: jakarta post)









La saison des pluies a bien démarré. Ce dimanche, la pluie est tombée sans discontinuer pendant toute l'après-midi. Et cette saison des pluies va durer jusqu'au mois d'avril. Tout en sachant qu'il s'agit de la meilleure hypothèse.

L'an dernier, cette saison des pluies s'est étendue jusqu'au début du mois de juin. Et la saison sèche fut très courte, au grand désespoir des habitants de Jogja. Cette saison, il est déjà question de l'influence de La Niña, mais aussi de l'éruption du Merapi. Ainsi, certains chercheurs ont annoncé que les particules de cendres allaient changer les conditions climatiques sur la région: plus d'humidité, un temps plus frais et donc plus de précipitations.

Pour le temps plus frais, je demande encore à voir. Temps lourd oui, températures "basses", ce n'est pas encore le cas. Au quotidien, il convient de ne pas oublier les chaussures de rechange (afin d'éviter de voir ses chaussures moisirent, comme c'est le cas pour deux de mes paires...) et le fidèle "K-Way" local. Je dois aussi surveiller la porte de ma cuisine, celle-ci donnant sur un petit jardin - enfin aujourd'hui, c'est plus une plaine de cendres et de sable volcanique avec quelques pousses vertes - qui devient rapidement une mare, déversant sur la porte de la cuisine. il n'est pas non plus rare que Jalan Kaliurang, la principale route menant à ma résidence depuis Jogja, soit transformée par endroits en un petit ruisseau.

Bien sur, il convient aussi de faire attention aux rivières. Avec les risques de Lahars, les cours d'eau peuvent devenir dangereux, voire meurtrier (cf. billet précédent). Mais pour cela, les autorités en charge de la prévention son relativement efficace. Vendredi dernier, l'une de ces coulées de boues à fait des dégats sur les habitations à proximité de la rivière Code, dans le centre ville. Si le périmètre de sécurité est passé à 2,5KM pour certaines zones, il reste à 15 au dessus- de chez moi et le risque de lahars reste important. Heureusement, je ne réside pas à proximité immédiate d'une rivière.

A venir, un billet sur le "business" du sable volcanique... une activité actuellement en pleine expansion ;)

vendredi 3 décembre 2010

Independenza!? Ou pas...



un passeport du Sultanat de Yogyakarta. Comme souvent, les réseaux sociaux donnent le ton...
Sous ce titre provocateur, quelques informations sur "le débat" actuel à Yogyakarta, qui mobilise les foules. Non, il ne s'agit pas du volcan, ou d'une énième mesure de lutte contre la corruption...

Il y a une semaine, le président Indonésien, Susilo Bambang Yudhoyono (SBY) a fait part de son étonnement quant à la position peu démocratique du Gouverneur de Yogyakarta. En effet, celui-ci est aussi Sultan et selon le statut spécial de la région, est nommé et non élu. Réaction d'indignation d'une partie de la population locale. L'autre moitié attends quant à elle un changement radical avec la mise en place d'élections. Le buzz s'est fait sur Internet, avec la publication de "passeport Yogyakartanais", un appel à une utilisation de la monnaie locale sous le sultanat et divers autres témoignages - la plupart ironiques - de la part des internautes.

Au-delà du potentiel comique, cette déclaration de SBY permets d'aborder un véritable casse-tête politique. Pour mieux comprendre, il faut s'intéresser à l'Histoire de la région.

Le Sultanat de Yogakarta est fondé en 1746 et occupe une partie du Royaume de Mataram (Java Centre). Mais voilà, lors d'une dispute, le frère du Roi rejoint l'un des neveux, entré en rébellion. Pour arranger les choses, le colonisateur néerlandais - par essence, le Néerlandais est fourbe. Si vous n'en êtes pas convaincu, je vous invite à découvrir ou redécouvrir l'expression "going Ducth" ici: http://en.wikipedia.org/wiki/Going_Dutch .

bref, le Néerlandais est fourbe et radin, et il décide de profiter de cette lutte pour le pouvoir en scindant le sultanat en deux entités: le sultanat de Yogyakarta bien sur, et le sultanat de Surakarta (aujourd'hui, Solo, considérée par les amateurs comme étant l'équivalent de Yogyakarta au niveau culturel, mais sans les touristes).

Au fil des années, le sultan de Solo se rapproche des Néerlandais. c'est ce qui le perdra lorsque l'Indépendance de l'Indonésie sera proclamée. ostracisé par son rôle de collaborateur, il perd son pouvoir contrairement à celui de Yogyakarta. D'ailleurs, l'adhésion de la région de Yogyakarta à la République Indonésienne se fait selon certaines conditions: entre autre, le gouvernement indonésien doit reconnaître le statut particulier du sultanat, en permettant au sultan de conserver ses privilèges.
Ainsi, le sultan endosse de facto la charge de gouverneur: il n'y a pas d'élection, contrairement aux autres régions d'Indonésie, le sultan est donc nommé gouverneur, pour le meilleur et pour le pire...

En s'interrogeant ouvertement sur ce processus non-démocratique, SBY s'attaque à un véritable serpent de mer. Certes, une partie de la population prône une conservation du statut spécifique de Yogyakarta et des prérogatives du sultan-gouverneur. Mais deux courants s'y opposent. Le premier est ouvertement démocratique. il s'agit majoritairement d'habitants de la région , majoritairement non-originaire de Yogyakarta et qui espèrent la mise en oeuvre d'un réel processus de désignation démocratique.

Le second courant est plus contestable: il s'agit majoritairement d'acteurs politiques de la région qui voient leurs ambitions politiques limitées. La charge de gouverneur peut être perçue comme le summum d'une carrière politique, et les Bupati (à la tête des Kapubaten, qui peut être traduit par département) aimeraient bien accéder à cette fonction suprême.


Alors, bonne ou mauvaise chose? Difficile à dire, mais il semblerait - et c'est une bonne chose - qu'un réferundum soit mis en oeuvre. La bataille risque d'être intéressante à suivre en tout cas!