samedi 27 février 2010

En route pour « Paris »




« Paris », c’est ainsi que les Javanais nomment la plage de Parangtritis. Située à 35 km de Jogja, elle est envahie le weekend. Pourtant, point de baignade possible ici. Les vagues de l’Océan Indien, dépassant les 5 mètres de haut, et les forts courants interdisent toutes tentatives. Et n’ayez pas l’audace de porter du vert, sous peine de voir la déesse des mers du sud vous happer dans les tourbillons de l’océan. Le portrait dressé n’est donc pas forcément fameux. Il n’en demeurent pas moins que je suis comme attiré par cette plage. Il existe pourtant de jolies plages, certes plus loin. Mais cela sera pour une autre fois.
Me voici parti en direction du lieu de villégiature des habitants de Jogja. 35 km, soit une heure de route. Enfin, encore faut-il pouvoir sortir de la ville. La route est relativement bonne, bien que fréquentée. Comme toujours en Asie, le comportement sur la route peu donner lieu à des scènes cocasses mais surtout effrayante. La meilleure solution est donc de serrer le bas côté de la route. Profitant de quelques arrêts photos, je rejoins la station balnéaire après une bonne heure de route. Bien mp’a pris de prendre une veste. Non pas pour le climat, d’ores et déjà étouffant, mais pour les coups de soleils. Mes pieds, mes jambes et mes mains vont me le rappeler encore quelques jours.

Enfin, la plage : 4 km de sable gris volcanique, une mer tumultueuse (plus que je ne pouvais m’y attendre), et de nombreuses personnes qui viennent effleurer la mer. Sur la gauche, les falaises ajoute au cachet de l’endroit. La plage est parcourue par des calèches, et le calme est appréciable.
Mon statut d’unique « bulé » sur place, me vaudra une séance photo, comme à Jakarta. J’accepte volontiers, et me lance dans une conversation en anglo-indonésien. Les Indonésiens sont toujours agréablement surpris si l’on essaye de parler leur langue, et cela facilite le contact. Comme à l’accoutumé, on me demande d’où je viens, et je dois confirmer que l’Equipe de France de football est sans doute le meilleur outil de notre diplomatie culturelle ! Frank Ribery, Thierry Henry, Karim Benzema, et bien sur Zidane !
Vers midi, je me décide à partir à l’aventure, je récupère ma moto, et me voila au sommet des falaises pour une heure et demi de pur plaisir, sur une route de montagne, proche de la mer, mais surtout encerclée par les rizières. Ici, je m’arrête auprès des paysans, chargés de fagot divers. Là, des écoliers m’interpellent, tout sourire. Un peu plus loin, ce sont des bucherons, puis un chasseur – enfin plutôt un braconnier -. Une petite vieille tient un stand de boissons, au milieu de nulle part, un vieil homme fume cigarettes sur cigarettes au bord de la route. Plus loin, la sortie de la mosquée. Les gens me demandent de m’arrêter :
« dari mana ? » (d’où tu viens)
Apa Kabar ? (comment ça va ?)
« Anda bisa bicara bahasa Indonesia ? » (tu sais parler indonésien ?).


Les questions se succèdent et je suis toujours accueilli avec une gentillesse extrême. Ici, la préoccupation des gens quand ils aperçoivent un bulé, ce n’est pas l’argent qu’ils vont en tirer. C’est tout simplement de comprendre ce que le bulé vient faire, qui il est, pour engager la conversation. Une curiosité qui n’est pas malsaine, mais plutôt marquée par une ouverture d’esprit.

Ime revoila sur la route, retour vers Parangtritis, mais avant tout, je souhaite m’arrêter à l’hotel Queen of The South, pour profiter d’un panorama formidable, de la piscine et d’un repas. Manque de chance, l’hôtel est fermé. Mais le réceptionniste m’offre une noix de coco et me fait visiter les locaux. Je peux alors admirer un superbe panorama, avant de me remettre en route pour Jogja. Le retour me parait interminable, mes coups de soleil commencent alors à se faire sentir.. Et pour couronner le tout, la circulation dans la ville est tout bonnement incroyable. Mais je rejoins enfin ma petite maison, avant de rejoindre quelques amis pour un repas… italien.

Me voici rentré afin de prendre un peu de repos avant mon départ demain pour le clou du weekend, le temple de Borobudur, que certains compare au nombril du monde.

Pour rappel, les dernières photos sont disponibles ici:http://picasaweb.google.fr/alban.sciascia/20100227Parangtritis#

A la montagne



Enfin, un long weekend ! Et me voila en train d’essayer de caser en 3 jours 3 destination différentes. A l’ origine, je comptais passer ces quelques jours à Bali. Toutefois, j’ai préféré profité de ce temps pour visiter certaines régions proches de Jogja. Tout commence jeudi soir, avec une fin de semaine chargée, aussi bien en travail qu’en pluie. Le weekend s’annonce alors pluvieux, mais l’ensemble du staff quitte les locaux afin de profiter du temps libre en l’honneur de la naissance du prophète.
Le vendredi, me voici en route pour récupérer le batik que j’ai réalisé dimanche dernier avec certains amis. Puis, me voilà en direction de Kaliurang. Cette petite bourgade d’altitude (900 mètres), adossée aux parois du Merapi, se situe à une trentaine de kilomètre de Jogja. En gros, une heure de moto, dans la dense circulation. Une fois sur place, malgré le temps maussade, je suis satisfait de pouvoir profiter de l’air frais et d’un petit parc où pullulent… les singes. Chapardeurs, sans gènes, ces bestioles ne se sentent pas le moins du monde dérangées par les humains venant profiter du calme. Je profite de cette ballade pour prendre quelques photos, mais le temps se couvre et je décide de retourner tranquillement sur Jogja. Une fois arrivée, certains membres du staff m’ont réservé une surprise : une soirée karaoké. Je rejoins donc Sofy, Hutan, Ana et Nela dans une sorte de centre commercial du karaoké. L’expérience est surprenante : nous voila dans une salle d’une vingtaine de mètres carrés, avec un choix nnon negligeable de chansons et bien sur un service de boissons et de nourriture.
A la suite de ce début de soirée, nous finirons avec Hutan à boire du thé dans un warung, ces petits restaurants de plein air, qui pullulent en Asie. Mais il est temps de rentrer, le programme de demain est lui aussi chargé ! A l’origine, je devais aller à Borobudur en moto. Mais face aux conseils répétés de mes amis, je décide de reporter au dimanche afin d’aller à Borobudur en voiture… avec chauffeur !
Le samedi sera donc consacré à la plage… mais sans baignade !

un long weekend


En attendant un récit détaillé de ce long weekend, voici un premier lien pour les photos.
Vendredi, montagne.
Aujourd'hui, plage.
Demain, temple.
Beaucoup de choses à raconter, beaucoup de rencontres le long des routes indonésiennes.

Pour la première salve de photos, voir ici:
http://picasaweb.google.fr/alban.sciascia/20100227Parangtritis#

dimanche 21 février 2010

Un samedi soir en compagnie de jeunes indonésiens


Après cette longue journée, me voici parti pour rejoindre Nela, Anna et certains de leurs amis afin d’assister à une exposition de photo. Cette dernière, réalisée par des étudiants donne une autre image de Jogja et de la région. Je profite des instants pour interroger mes amis sur l’ensemble des lieux répertoriés dans l’exposition. A l’issue de cette visite, marquée par une petite interview réalisé par les étudiants photographes, Anna et Nela me propose de me faire découvrir les lieux de rencontres de la jeunesse indonésienne. Il ne s’agit pas de bars, ni de discothèque et encore moins de mall, mais de pont. A proximité de ces derniers, les jeunes indonésiens garent leur motos. Des stand proposant de la nourriture et des boissons.

C’est ici que les jeunes gens viennent discuter, jouer de la musique et flirter, jusque tard dans la nuit. Et le plus surprenant, c’est que l’on trouve toutes les strates de la société, toutes les ethnies et religions mêlées. Mes amis m’expliquent qu’avant le mariage, la plupart des Indonésiens demeurent chez leurs parents. Il n’est donc pas aisé d’avoir une vie sociale ou affective. Tout se mêle dans une ambiance bonne enfant, des marginaux se joignent aux groupes de jeunes, puis des travestis viennent racoler les passant. On est alors dans un monde totalement différent de celui que j’ai pu connaitre, une vie indonésienne alternative, dans laquelle la jeunesse, les artistes, les marginaux et tous les autres peuvent se retrouver sans crainte. Je comprends alors mieux cette présence nocturne sur les ponts. Ce que je prenais pour une simple promenade s’avère finalement être un véritable phénomène social.

Mariage javanais et Rafting


Il n’est que 9 heures du matin lorsque je rejoins le bureau, mais je sais d’ores et déjà que la journée sera longue et enrichissante. Après rejoins mes collègues, me voici parti en direction de Magelang afin d’assister à un mariage javanais. Premier information, il est d’usage que ces mariages rassemblent plusieurs centaines voire milliers de personnes. La cérémonie en tant que telle est effectuée en famille tôt dans la matinée. Puis, les invités – amis, collègue de travail, patrons, employés – vont se succéder pour…. Manger. En tout cas l’ambiance est très sympathique, et je suis une fois de plus le seul occidental présent. Ce qui me vaudra de nombreuses marques de sympathie de la part de l’ensemble des personnes présentes.

J’ai juste le temps de me régaler de plats locaux avant de partir pour la deuxième grande aventure de la journée : du rafting sur la rivière Elo. Celle-ci se situe à quelques kilomètres de Magelang, à proximité du temple de Borobudur (que je dois visiter la semaine prochaine). Me voici avec une partie du staff de la fac pour affronter les rapides locaux. Mais avant toute chose, il nous faut faire une halte auprès d’un monastère bouddhiste où nous nous délecterons de noix de coco. Les filles du boulot en profiteront pour me photographier avec ma belle chemise en Batik. A ce sujet, j’ai pu voir que la plupart de mes collègues, chercheurs comme membres du staff administratif ont apprécié mon effort.

Mais je cesse de m’appesantir sur des détails vestimentaires, car la rivière nous attends. Nous voici parqués dans des minivan pour rejoindre le point d’embarquement. La route est chaotique, mais nous finissons par y arriver. Après les instructions du moniteur, nous nous retrouvons dans les eaux sombres et modérément tumultueuses de la rivière. Je me retrouve embarqué avec mon ami Utan, originaire du nord de Sumatra et de l’éthnie batak. Autant le dire tout de suite, nous avons assuré à deux la propulsion du raft, nos coéquipières, malgré leur bonne volonté, restèrent parfois terrorisées par les rapides. La descente se déroule pour le mieux, avec une petite pause café au programme, et quelques séances de natation dans une eau boueuse. Ce qui me marque le plus, c’est ce paysage. Je suis habitué aux sports d’eau vives en Europe, mais ici, je reste stupéfait par la jungle, les rizières, par les paysans qui viennent laver leur linge ou leur vaisselle dans la rivière. Pas ses nombreux enfants des hameaux alentours, pour qui le cours d’eau est avant tout source de jeu.

Cette découverte des sports d’eau vive en Indonésie se terminera par un repas (riz et poulet… au milieu des poulets vivant de la basse cours). Et par une première pour moi : l’utilisation de la mandi. Il s’agit de la douche indonésienne. Pas de pommeau de douche ni de jet ici. Un bassin d’eau froide et une écuelle. Il est alors temps de reprendre la route vers Jogja, mais un problème demeure. Nous sommes 12 et nous disposons d’un seul et unique véhicule, certes spacieux. Nous voici donc entassés mais joyeux. Les blagues en indonésien fusent, et je me rends compte que je commence a comprendre le sens de certaines conversations. Une fois rentré, il est temps pour moi de prendre quelques minutes de repos, car la journée n’est pas terminée.

PS: les photos de cet évènement sont disponibles sur le lien suivant:
http://picasaweb.google.com/alban.sciascia/TemankuDariIndonesia?authkey=Gv1sRgCIj-yafo37LXeg#

jeudi 18 février 2010

Boulot, boulot boulot


Voila une semaine chargée sur le point de s'achever. Très sincèrement, je n'ai pas arrêter de travailler cette semaine, qu'il s'agisse de mes recherches, d'intervention auprès d'étudiants, de discussions informelles ou de mes cours d'indonésien. Et le week end s'annonce lui aussi chargé avec un mariage le samedi matin, une activité rafting avec les membres de l'équipe l'après midi. Et la journée devrait se terminer par l'obligatoire karaoké.

Mais revenons sur certains évènements de la semaine. Lundi soir je reçois un sms du staff de la fac m'annonçant que je dois être présent le lendemain à 8h pour intervenir dans un cours. Et pas n'importe quel cours, il s'agit de la réunion de rentrée des étudiants en Master. Ils viennent de toutes les régions d'Indonésie: Aceh, Java, les Moluques, Sulawesi, la Papouasie, Sumatra, Flores, Bali, etc. Je suis donc présent auprès de Conny Lay, l'un des responsables du programme de science politique pour faire part de mon expérience.
Ces étudiants sont donc d'origine diverses. Et c'est l'intérêt de l'Université Gadjah Madah. ici, la différence confessionnelle et ethnique ne doit être utiliser que pour servir la communauté scientifique. Pas de prosélytisme, pas de tensions, le message est clair. On comprend mieux pourquoi Gadjah mada se place régulièrement en tête des universités asiatiques.

Me voici dans le grand bain face à une quarantaine d'étudiants, tentant de répondre aux questions les plus variés. Mais tout cela déroula rapidement, et j'ai passé les jours suivants à avancer sur mes différentes recherches. A l'exception de mercredi soir où, escorté par des camarades indonésiens - afin d'éviter l'arnaque pour "bulé" (occidental) je suis allé m'acheter une chemise traditionnelle en batik, indispensable pour le mariage de samedi matin.

Autre phénomène marquant de la semaine, les fortes pluies. Pendant deux jours la pluie n'a cessée qu' de rares occasions, entrainant des inondations heureusement sans gravité. Je taquine souvent mes collègues sur le climat indonésien, ces derniers me répondant que je dois m'estimer chanceux. Il est possible de subir une semaine de pluie. Pour l'instant, j'y échappe!

Au niveau du planning, je prépare mes passages à Singapour et Bangkok au début du mois de mars. J'ai enfin réussi a concilier l'ensemble des rendez-vous... tout en me préparant aux habituels changements de dernière minute

lundi 15 février 2010

Fiançailles javanaises


Ce soir, j’étais invité par Mas Tony, mon professeur d’indonésien, aux fiançailles de sa fille. Me voici donc à rouler dans la ville à la recherche d’un petit présent à prendre avec moi. Fort heureusement, mes camarades de fac Joash et Sofy ont réussi à m’orienter rapidement vers une pâtisserie non loin de chez moi. Me voici donc parti pour le Sud de la ville, et plus précisément pour le quartier de Taman Sari , à proximité du palais du Sultan. Comme toujours, la circulation est dense à Jogja, et me voila en train de slalomer afin de gagner un peu de temps, tout en faisant parler mon tempérament méridional face aux concerto des klaxons. Une fois à proximité, il me faudra de longues minutes pour trouver la maison de mon professeur.

Je suis alors présenté à toute la famille de la fiançée, avant que son futur époux et la famille de ce dernier ne se joignent à nous. Tout commence par un long processus de salutations, puis, les familles sont installées face à face. Sur des fauteuils, les parents de la future mariée et un oncle. Face à eux, le futur époux et ses deux parents. Les parents n’ont pas le droit de prendre la parole, ce sont les représentants des familles qui vont échanger des politesses tout en demandant des bénédictions. Vient ensuite la présentation des frères et sœurs des futurs mariés. Le tout se déroule en javanais, et fort heureusement l’une des filles de mon professeur traduira pour moi en anglais la majorité des échanges. Le processus est long, solennel, c’est tout un cérémonial qu’il convient de respecter. Car plus que l’union de deux individus, il s’agit bien de la réunion de deux familles.
La future mariée fait alors son apparition, et une bague lui est remise par son prétendant. Il est alors temps de boire du thé chaud et de manger différents plats préparés par la grand-mère. Il s’gait sans doute de l’un des meilleurs repas que j’ai effectué depuis mon arrivée. Et comme vous pouvez l’imaginer, je suis aussi reparti chargé de sucreries et de fruits en tout genre. Je profiterais du repas pour discuter avec les enfants de mon professeur et la grand-mère, ne cessera de me poser des questions en javanais – auxquelles je ne comprends pas grand-chose – tout en s’assurant – avec l’épouse de Tony- que je mange assez.

Les premiers invités quittent déjà notre hôte, et je ne tiens pas à m’imposer trop longtemps. Je suis vraiment reconnaissant à Mas Tony de m’avoir permis de vivre un moment relativement intime avec sa famille. Je reste persuadé qu’il est m’est indispensable de comprendre et connaître la culture indonésienne afin de mener à bien mes recherches, bien que mon sujet de thèse ne traite pas directement de ces aspects. Ils sont toutefois nécessaire à la compréhension de beaucoup de choses.

L’Indonésie change, c’est ce que l’on ne cesse de me repeter. Et c’est ce genre d’observation qui me permet sans doute de mieux comprendre les changements. Je peux comprendre ce qui reste, ce qui est l’essence même d’une culture.
Et je vais continuer : samedi matin, je suis convié à une cérémonie de mariage à Magelang (prononcer Maguélangue) avec le reste de l’équipe de la fac. Et fait exceptionnel, je serais vêtu de Batik, la chemise traditionnelle indonésienne !

dimanche 14 février 2010

Une journée plus qu’enrichissante


Une journée plus qu’enrichissante
Quel samedi ! Si mes messages sont peu nombreux, je peux vous affirmer qu’une journée comme celle de samedi ne va pas arranger les choses. Comme je l’ai déjà mentionné, je travail le samedi. Me voici donc parti pour la fac où l’ensemble des professeurs et chercheurs se retrouvent le samedi. Après un repas, je m’installe pour tenter de travailler mon indonésien. Vers 15h30, je rejoins l’un des assistant de recherche, Joash, et une membre du staff administratif, Sofy, afin de me rendre à Nana Mia Pizza.

Pour faire simple, Nana Mia est le seul et unique endroit de Jogja où l’on peut manger de vraies pates et de vraies pizzas. Tout en mangeant, nous discutons de choses et d’autres, des différents problèmes de nos pays respectifs, des différentes réussites aussi. Cette discussion fort enrichissante se terminera vers 18H30. J’ai tout juste le temps de repasser chez moi afin de me préparer pour mon quatrième repas de la journée.

Rien de bien surprenant, ici on mange tout le temps (et encore, j’ai réussi à prétexter une surcharge de travail afin d’éviter la pizza de 14 heures…). Me voici donc sur la route afin de rejoindre le sud de la ville pour un diner avec des français et un singapourien. Parmi ces personnes, deux journalistes. Je lutte pour arriver à l’heure, dans l’intense circulation qui peuple les artères principales de Jogja. Il s’agira aussi de mon premier repas dans un restaurant végétarien. Les discussions vont bon train, mais il est déjà l’heure de quitter ce lieu reposant pour rejoindre une amie, professeur de français, dans le Nord de la ville. Nous finirons la soirée avec ses amis malgaches dans un bar.

Ce matin, je me souviens qu’il faut que je fasse le plein du scooter. Je me suis demandé si ce dernier ne consommait pas trop. Mais un rapide calcul m’a permis de voir que j’avais effectué 35 kilomètres hier soir. Les distances ici n’ont rien de comparables avec ce que nous connaissons en France. A l’instar de la Thaïlande, tout est sur-dimensionné.


En image de garde, le trajet que j'effectue le matin pour rejoindre UGM, soit un peu plus de 4 kilomètres.

La religion en Indonésie



L’Indonésie s’affirme aujourd’hui comme le plus grand pays musulman du monde, tout en prônant une tolérance envers les différents cultes répandus au travers de l’archipel : christianisme, bouddhisme, hindouisme.
La réalité est bien souvent éloignée du discours officiel, et qu’en est-il concernant la question religieuse dans l’archipel ? Je vais essayé de vous présenter un petit constat réalisé par le biais de nombreuses et enrichissantes discussions dans les locaux de l’UGM (prononcer Ou Gué Em, c’est le nom de ma fac).
Je vais d’abord commencé par des aspects pratiques. De nombreux guides recommandent aux athées de se présenter comme catholiques. Ceci est surtout vrai dans la vie courante. Dans le cas de l’Université, la plupart de mes interlocuteurs comprennent mon attachement à la laïcité et les racines judéo chrétiennes de la culture française.
La tolérance religieuse du pays
A mon humble avis elle est en voie de détérioration. Bien moins qu’à une époque, mais il semblerait qu’à l’exception de Java Centre (où est située la ville de Jogja) et à Kalimantan (sud de Bornéo), la tolérance soit battues en brèche. Il convient de se rappeler qu’en 1998/ 1999 des émeutes ethniques eurent lieu dans le pays, des musulmans prenant pour cibles les minorités chinoises, principalement chrétiennes. Ces dernières étaient accusées de détenir l’intégralité du pouvoir économique. Les troubles durèrent de nombreuses semaines, les commerces des Chinois d’Indonésie furent saccagés et de nombreuses femmes de cette minorités furent violées.
Mais si sur Java la situation était désastreuse, elle le fut encore plus aux Moluques et à Célèbes (Maluku et Sulawesi). De véritables guerres civiles éclatèrent dans ces deux îles, opposant milices chrétiennes et milices musulmanes. Le conflit à Sulawesi dura de 1998 à 2001, avec des périodes de tensions depuis cette date. Les Moluques connaitront une guerre civile de 1999 à 2003. Ces deux conflits firent des milliers de morts
Aujourd’hui, si tout semble plus calme, si la tolérance semble être de mise, certains actes ont encore lieu. Il y a quelques semaines, c’est la maison d’un pasteur et une église de Medan (Sumatra Nord) qui ont été incendiées par des radicaux musulmans.
Qu’en est-il de la force des religions ? Il faut savoir que la plupart d’entre elles s’inspirent des rites et mythes anciens, notamment à Java. Et ceci, au détriment de nombreuses thèses radicales. Pour revenir sur un débat qui touche la France, le cas de la Burqa. Très sincèrement, c’est la première fois que je vois une femme et sa fille en porter aujourd’hui. Le voile est répandu, bien sur, mais il ne s’agit pas non plus d’une obligation.

Je m’aperçois que je viens de résumer au maximum ce panorama religieux, il est donc indispensable que j’aborde à nouveau le sujet à une autre occasion.

PS: en image attachée, une carte du pays. Plus de 17 000 îles, une carte permettra de mieux situer tout cela. (source de l'image: http://gadogadointl.files.wordpress.com/2009/03/indonesia-map.jpg )

mercredi 10 février 2010

Une activité sympathique


Une activité sympathique
Aujourd’hui, j’ai eu droit a une journée très enrichissante, non pas à la fac, mais au centre culturel français. Je l’ai déjà annoncé dans un billet précédent, le CCF (ou LIP) est en quelque sorte une bouffée d’oxygène. Plaisir de parler français, d’être assurer de manger de très bon plats et d’emprunter quelques ouvrages à la médiathèque. J’en profite pour relire certains classiques, ce qui ne fait pas de mal.
Aujourd’hui, ma visite au LIP fut quelque peu différente. Marie, la directrice, m’a contacté la semaine dernière pour me demander de participer à un jury. La mission était simple : auditionner deux piécettes de théâtre en français, mises en scène et jouées par de jeunes étudiants indonésiens. Tout semblait simple, mais s’il y a une chose que je commence a vraiment comprendre, c’est que rien n’est simple en Indonésie. Je me décide à quitter la fac relativement tôt, afin d’éviter la pluie. Peine perdue, elle me rattrapera en route. Une fois arrivé sur place, un incident vient retarder la représentation : une coupure d’électricité dans toute le quartier.
Les coupures d’électricité sont relativement fréquentes en Indonésie. Leur durée est relativement variable et nous voila a esperer que celle-ci soit rapidement jugulé. Au bout d’une heure d’attente, nous décidons de lancer la représentation dans le noir.
Deux scènes sont donc présentées avec une thématique commune : les maux de la société. La première traite de drogue, avec un arrière plan de prostitution. Les acteurs en herbe font sensation, surtout dans les conditions actuelles (sans électricité je le rappelle).
La seconde piécette parle quant à elle du réchauffement climatique. Sujet totalement « in » actuellement j’en conviens. Pourtant, les jeunes indonésiens vont rendre une copie parfaite. Décors et animations bien pensés, très bonne élocution, cohérence, humour, prise de conscience. Tout y est.

A la suite de la remise des prix (des bonbons), je profite de la fin de journée au LIP. Prochaine visite ? mardi prochain pour mardi gras bien sur !

dimanche 7 février 2010

Visite du Kraton



J'ai profité de mon dimanche pour visiter la principale attraction de la ville, le Kraton. Il s'agit du palais du Sultan. Ce dernier réside toujours dans le Kraton et conserve des fonctions politiques de premier ordre. Il est par ailleurs gouverneur de la province. Le sultanat de Yogyakarta puisse son origine dans la scission du sultanat de Mataram en 1755. A l'issue de la guerre d'Indépendance contre les Hollandais, le Sultanat intégra la République d'Indonésie.

Le palais du Sultan porte donc le nom de Kraton et peut-être visité. Architecturalement, nous sommes bien loin des temples hindouistes ou bouddhistes, des mosquées ou églises qui composent le paysage javanais. Non pas que cette architecture ne soit pas resplendissante, mais elle paraît toutefois bien pauvre. Mais si l'on visite le Kraton, c'est plus pour des spectacles culturels javanais qu'autre chose. J'ai donc eu l'occasion d'assister à de sympathique spectacle de danse locale durant ma matinée.

La visite est extrêmement rapide, mais elle a le mérite d'offrir un large aperçu de ce qu'est aujourd'hui le sultanat de Yogyakarta. En effet, dans la mythologie javanaise, le Sultan est en relation directe avec différents dieux et esprits dont la plus célèbre est sans doute Nyai Roro Kidul (la Déesse des mers du Sud). Cette dernière est même considérée comme l'une des femmes du Sultan. Le Kraton a donc un sens fort pour les javanais: il est dans l'axe du volcan Merapi et de l'Océan Indien, royaume de Nyai Roro Kidul*.


Les danses retranscrivent, sur un fond musical de Gamelan, les traditions et légendes javanaises et sundanaises. Après y avoir assisté, je me décide à manger pour l'une des premières fois depuis mon arrivée dans un véritable restaurant. Ce dernier me réconciliera avec la cuisine locale qui - je me répète - est bien loin de la nourriture thaïlandaise.

Mais l'humidité commence à croître et la pluie arrive. il est temps pour moi de rentrer avant d'assister à un orage d'une rare violence et aux éternelles trombes d'eau. Cette saison des pluies dépasse tout ce que j'avais pu imaginer. J'espère pouvoir profiter d'un temps clément pour une excursion. Au choix, bord de mer ou Borobudur.

Les photos de cette visite sont disponibles sur l'album Jogja dont je vous rappelle l'adresse:
http://picasaweb.google.fr/alban.sciascia/IndonesieYogyakarta#

* Il est d'ailleurs formellement déconseillé de se baigner sur la côte sud de Java vêtu de vert. Cette couleur serait celle de la Déesse des mers du Sud. La légende dit que tous les baigneurs vêtus de vert périssent dans les eaux de l'Océan Indien bordant la principale île indonésienne.
J'ai pris un maillot bleu, mais vu l'état supposé de la mer et la force des courants, je ne compte me baigner qu'à Bali ou en piscine.

Saison des pluies, carte d’hôpital et vie quotidienne



Cette semaine, chargée en travail, m’a fait espéré pendant quelques temps d’assister à un retour du beau temps. C’était sans compter que nous sommes bel et bien au plus fort de la saison des pluies en Indonésie. Vendredi, un énorme orage a éclaté, durant plus de 3 heures. C’est à cette occasion que j’ai conduit pour la première fois ma moto sur une route inondée. Il faut savoir que les abords de la ville sont vallonnés. Et que les tremblements de terres récurrents ont largement endommagé les voies de circulations. Dès qu’il pleut, ce sont des torrents qui remplacent certaines rues et avenues. En sortant de la fac, me voici alors avec 30 centimètres d’eau sur la route et un courant constant. Mais le pire allait venir sur Jalan Colombo, axe important de circulation, mais malheureusement pour mois, en pente. Toutefois, je suis surpris par le calme des Indonésiens dans ces conditions. Bien sur, il ne cessent pas pour autant de klaxonner à tout va, mais il semblerait qu’ils prennent conscience de la nécessité de rouler lentement. Pour preuve, j’ai mis plus de 40 minutes pour rentrer, bien loin des 10 minutes quotidiennes.

Rentré sans encombre dans ma demeure, j’ai à peine le temps de me changer que je suis invité à une partie de football en salle (futsal) par des membres de la faculté de science politique. Je passerais deux bonnes heures à me décrasser pour mon plus grand plaisir.
Le lendemain, j’ai eu l’occasion de visiter l’un des hôpitaux de la ville. Une réaction allergique à je ne sais quoi – qui s’est manifestée par des irritations et démangeaisons -m’a donc permis de constater que le service de santé local, peu onéreux n’est sans doute pas encore au niveau de ce que l’on peut voir en Thaïlande ou à Singapour. Ce n’est pas pour autant que je n’irais pas me faire soigner ici, car pour des petits maux ou des maladies passagères, il n’y a rien a craindre.
J’ai par la suite consacré ma journée de samedi à me reposer et travailler un peu.

mardi 2 février 2010

Quelques nouvelles du front


Tout se passe pour le mieux en ce moment. J'ai débuté les cours d'Indonésien hier et mon professeur ne cesse de m'encourager. J'espère pouvoir me débrouiller rapidement et ainsi converser avec les locaux dans les semaines à venir. Concernant ma vie quotidienne, celle-ci est rythmée par mes déplacements à la fac - samedi aussi - et quelques visites rapides des quartiers alentours. Je commence à m'habituer à la conduite locale, mais n'ayez crainte, je suis très prudent.

Finalement, conduire ici c'est comme se retrouver dans le jeu Tétris qui a marqué mon enfance. Les véhicules se rejoignent de toutes les directions et il convient de se fier à son instinct et de s'imposer. Ce n'est pas si compliqué qu'il n'y parait et j'ai la chance d'éviter les grosses averses de la saison des pluie, en me déplaçant dans les bons créneaux horaires.

Mon programme pour les jours à venir reste toutefois chargé: passage au centre culturel français pour emprunter des livres, cours d'Indonésien, préparation de mon passage à Kuala Lumpur et à Singapour, présentation de l'Université de Lyon et de mes recherches au sein de la faculté de science politique.

Dimanche prochain, je vais essayer de me balader dans la région. Avec pourquoi pas un petit tour sur le bord de mer.