samedi 29 mai 2010

Medan: Le village de pêcheur


Après un rendez-vous dans une autre compagnie de Shipping, me voici en route avec Josef pour Belawan. Aujourd'hui, nous allons louer les services d'un pêcheur pour une petite balade sur l'estuaire. Je comptais aller jusqu'au détroit, mais la houle ne le permettra pas. Nous nous rapprocherons toutefois du port cargo de Belawan et effectuerons un trajet sympathique auprès des pêcheurs et petits tanker à l'ancrage dans le fleuve.

Notre guide nous informera d'ailleurs que l'un d'entre eux a été "piraté" deux nuits auparavant. Piraté est un grand mot. Il s'agit en fait d'un vol de pièce détachées. Les "pirates-voleurs" se sont introduit à bord après minuit pour dérober des pièces de moteurs et quelques cables qu'ils revendront au marché noir. Chose amusante, le tanker était ancré à 400 mètres des vedettes de la police et des douanes. De là à penser à une éventuelle complicité des forces de l'ordre... chacun sera libre de juger comme bon il lui semble.

Notre visite se poursuit dans un kampung (village) de pêcheurs. Bâti sur pilotis, il est situé sur l'autre rive de l'estuaire. On ne peut y accéder que par les embarcations des pêcheurs. La première chose qui frappe, c'est la misère. Josef me confirme que les pêcheurs font partis des catégories les plus pauvres de la population indonésienne. Aucune politique n'est mise en oeuvre aussi bien au niveau national qu'au niveau local. Est-ce une nouvelle preuve de se désintérêt pour la mer? Sans doute. Pourtant, l'Indonésie aurait tant à gagner, à se tourner vers l'élément maritime.

Les enfants qui jouent dans l'estuaire m'interpellent, me demandent de les prendre en photo. Les parents vaquent à leurs occupations. Notre guide pêcheur nous explique que la vie ici est difficile, les prises de plus en plus limitées, et la concurrence se fait sentir jusque dans les eaux territoriales, où les pêcheurs étrangers n'hésitent plus à venir piller les ressources pisicoles. Pour ne pas se faire prendre, ils hissent un pavillon indonésien. Et surtout, ils prennent soin de disposer avec eux du montant de l'ammende demandée par la police indonésienne. On peut alors évoquer une véritable préméditation.

En visitant ce Kampung, je prend aussi conscience de la réalité de cette "piraterie". il faut bien la définir. Les vols sont surtout le fait de pauvres bougres qui n'ont aucune ressources et peuvent se faire de l'argent facile. Les attaques sont sans doute d'une autre nature. mais, bien qu'à ce jour je ne sache pas si les pêcheurs sont réellement les auteurs de ces attaques, sans les excuser, ces actes seraient compréhensibles.

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