lundi 15 février 2010

Fiançailles javanaises


Ce soir, j’étais invité par Mas Tony, mon professeur d’indonésien, aux fiançailles de sa fille. Me voici donc à rouler dans la ville à la recherche d’un petit présent à prendre avec moi. Fort heureusement, mes camarades de fac Joash et Sofy ont réussi à m’orienter rapidement vers une pâtisserie non loin de chez moi. Me voici donc parti pour le Sud de la ville, et plus précisément pour le quartier de Taman Sari , à proximité du palais du Sultan. Comme toujours, la circulation est dense à Jogja, et me voila en train de slalomer afin de gagner un peu de temps, tout en faisant parler mon tempérament méridional face aux concerto des klaxons. Une fois à proximité, il me faudra de longues minutes pour trouver la maison de mon professeur.

Je suis alors présenté à toute la famille de la fiançée, avant que son futur époux et la famille de ce dernier ne se joignent à nous. Tout commence par un long processus de salutations, puis, les familles sont installées face à face. Sur des fauteuils, les parents de la future mariée et un oncle. Face à eux, le futur époux et ses deux parents. Les parents n’ont pas le droit de prendre la parole, ce sont les représentants des familles qui vont échanger des politesses tout en demandant des bénédictions. Vient ensuite la présentation des frères et sœurs des futurs mariés. Le tout se déroule en javanais, et fort heureusement l’une des filles de mon professeur traduira pour moi en anglais la majorité des échanges. Le processus est long, solennel, c’est tout un cérémonial qu’il convient de respecter. Car plus que l’union de deux individus, il s’agit bien de la réunion de deux familles.
La future mariée fait alors son apparition, et une bague lui est remise par son prétendant. Il est alors temps de boire du thé chaud et de manger différents plats préparés par la grand-mère. Il s’gait sans doute de l’un des meilleurs repas que j’ai effectué depuis mon arrivée. Et comme vous pouvez l’imaginer, je suis aussi reparti chargé de sucreries et de fruits en tout genre. Je profiterais du repas pour discuter avec les enfants de mon professeur et la grand-mère, ne cessera de me poser des questions en javanais – auxquelles je ne comprends pas grand-chose – tout en s’assurant – avec l’épouse de Tony- que je mange assez.

Les premiers invités quittent déjà notre hôte, et je ne tiens pas à m’imposer trop longtemps. Je suis vraiment reconnaissant à Mas Tony de m’avoir permis de vivre un moment relativement intime avec sa famille. Je reste persuadé qu’il est m’est indispensable de comprendre et connaître la culture indonésienne afin de mener à bien mes recherches, bien que mon sujet de thèse ne traite pas directement de ces aspects. Ils sont toutefois nécessaire à la compréhension de beaucoup de choses.

L’Indonésie change, c’est ce que l’on ne cesse de me repeter. Et c’est ce genre d’observation qui me permet sans doute de mieux comprendre les changements. Je peux comprendre ce qui reste, ce qui est l’essence même d’une culture.
Et je vais continuer : samedi matin, je suis convié à une cérémonie de mariage à Magelang (prononcer Maguélangue) avec le reste de l’équipe de la fac. Et fait exceptionnel, je serais vêtu de Batik, la chemise traditionnelle indonésienne !

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