mercredi 3 mars 2010

Borobudur



Dimanche matin, me voici dans l’attente de la voiture avec chauffeur réservée par mes camarades de l’UGM. Le chauffeur est à l’heure, et nous voici parti en direction de Borobudur. Ce nom peut sembler familier, et pour cause, ce temple construit au VIIIème et IXème siècle peut-être considéré comme le nombril du monde de la religion bouddhiste. Il s’agit du plus grand édifice de ce type jamais construit. Mais avant de l’atteindre, il faut parcourir la route séparant Jogja de Magelang, axe majeur de circulation. Comme pour mieux profiter du voyage, je me retrouve bloqué dans une petite ville où une cérémonie est organisée en l’honneur de la naissance du Prophète. Majorette, fanfares, chars, le tout encadré par tout ce que la région peut compter d’uniforme, nous ralentissent durant 30 minutes. Mais cela sera l’occasion de découvrir un nouvel aspect de la culture locale.

Une fois sur place, il est temps de gagner l’entrée pour visiteurs étrangers. En effet, à l’instar de l’ensemble des lieux touristiques, il convient de payer un prix différent des locaux. Ainsi, à Borobudur, l’étranger paye 10 fois le prix du citoyen indonésien, soit 11€. Rien de bien grave, mais je commence à être un peu excéder. Mais bon, on s’adapte. Vient la proposition d’une visite guidée que je ne refuserais pas. Mais à mes conditions. Me voici en train de marchander en indonésien afin d’obtenir une malheureuse ristourne de 5000 roupies ( 40 centimes). Question de principe. Mon guide, qui parle un français remarquable va me faire découvrir l’ensemble du site. Et je reconnais que je me suis régalé. N’étant pas un spécialiste des temples, j’avoue ne pas avoir profité de ces derniers en Thaïlande. Mais Borobudur, c’est différent. Je suis tout simplement époustouflé par la magie des lieux. L’architecture bien sur, la puissance que dégage cet imposant édifice, mais surtout le cadre. Cet ensemble de montagnes et collines, les deux volcans régionaux, l’un éteint, l’autre encore en activité, le panorama est magnifique.

Suite a cette visite, et disposant d’un peu de temps, je me mets en route, toujours accompagné de mon fidèle chauffeur, pour Ketep Pass. Il s’agit d’un musée et d’un observatoire consacré au fameux volcan Merapi dont je ne cesse de vous parler. Première déception, pas possible de voir le volcan. Le temps est par ailleurs tellement mauvais que nous n’atteindrons que difficilement le sommet. Une fois sur place, je profite d’un peu de calme devant un documentaire et dans le musée. Disons le franchement, je préfère ne pas être là lors de la prochaine éruption. Le Merapi est considéré comme l’un des volcans les plus actifs – et les plus dangereux – du monde. Ce qui aujourd’hui inquiète les scientifiques, c’est la formation d’un dôme de lave solide à son sommet, menaçant d’exploser. Tous les 10 ans, une éruption se produit.
Je commence à peine à découvrir le Merapi qu’il me faut repartir vers Ratu Boko, à Jogja. Ratu Boko est en fait un ensemble de temples hindouistes situé à proximité de Prambanan, déjà évoqué sur ce blog. Sa particularité est d’être installé sur une colline dominant toute la plaine de Jogja. Mon chauffeur décide d’emprunter les petites routes afin de découvrir les plantations de palmiers* et les rizières. Les paysages sont sublimes, je me rend compte de la difficile vie des paysans indonésiens.
Mais le soleil commence à disparaitre, et il me faut rejoindre Ratu Boko afin d’assister à son coucher. Et là, si le spectacle ne vaut sans doute pas Phuket ou Krabi, il n’en reste pas moins magnifique. Je suis subjugué par le cadre même. Au loin, les volcans endormis et la ville de Jogja. Plus proches, l’ensemble hindouiste de Prambanan. Et face à moi, cette colline dégagée, à la verdure rappelant les paysages celtiques et ces temples. Je ne regrette pas d’avoir rejoins cet endroit. Une fois renté, je pars diner, la tête pleine de tout ce que j’ai pu voir ce weekend. En l’espace de 3 jours, me voici à la montagne, puis à la plage et à découvrir des merveilles de l’histoire de l’humanité.

• A ce sujet, il convient de noter que l’exploitation de ces palmiers, afin de produire de l’huile de palme, ravage l’écosystème indonésien. La faune, la flore sont les premières victimes de cette exploitation intensive. Si aujourd’hui, l’Indonésie ne peut se passer de cette rente, car il s’agit quoi que l’on puisse en dire, d’un pays en voie de développement, nous pouvons au quotidien lutter contre ces ravages. Le produit phare constitué d’huile de palme, et je sens que beaucoup vont être déçu, c’est le Nutella et assimilé. Moralité, pensez à tous les animaux sauvages, à l’ensemble de la biodiversité que vous protègerez en remplaçant ce dernier par de la confiture ;)

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